Les Incontournables Des Frères Dardenne

En ce qui concerne le cinéma, et sans doute les arts en général, Jean-Pierre et Luc Dardenne sont sans aucun doute la plus grande exportation culturelle vivante de Belgique, et certains des meilleurs réalisateurs du monde. Né dans la ville industrielle de Seraing, près de Liège, ils dirigent des films et des documentaires depuis le milieu des années 70. Passant aux films de fiction à la fin des années 80, ils sont largement appréciés pour leur style néo-réaliste, leurs prises de vue à main levée et leurs histoires de détresse urbaine industrielle dont l'influence sur le cinéma européen a suscité d'innombrables imitateurs. Nous jetons un coup d'œil sur leur meilleur travail, y compris sur des projets antérieurs moins connus The Dardenne Brothers | © Raffi Asdourian / Flickr Quand le bateau de Léon M. descendit pour la première fois la Meuse (1979)

Jean-Pierre et Luc Dardenne fondent, avant de réaliser les longs métrages qu'ils ont connus aujourd'hui,

Dérivez

en 1975, une société responsable de la production de plus de 60 documentaires. Ils n'en ont dirigé que quelques-uns, mais dès les premiers travaux, des thèmes de désindustrialisation et de conditions de travail précaires ont dominé les libérations. Ce documentaire est un regard poétique sur la grève de 1960 dans la région industrielle belge de la Meuse. En hommage aux anciens mouvements de résistance des travailleurs, le film juxtapose des images d'archives et des interviews de militants locaux autour d'une balade en barque avec Leon Masy, un ancien attaquant qui remonte la rivière en direction de Liège sur son bateau construit à la main. Falsch (1987) Largement confiné aux archives, ce premier film de fiction est à peine vu. Il marque une période d'expérimentation formelle où l'esthétique avant-gardiste de

Falsch

fut immédiatement suivie par le ton mélodramatique de Je Pense à Vous (1992), plus tard pour établir leur longue tradition. marque de réalisme graveleux avec La Promesse et suivantes. C'est une adaptation d'une pièce semi-autobiographique du même nom, écrite par l'écrivain belge René Kalisky, dans laquelle une famille de survivants de l'holocauste se retrouve 40 ans plus tard, pour une réunion à l'aéroport de Berlin. Intéressé par une exploration de la relation entre le théâtre et le cinéma, le film est un retrait stylistique de toutes les œuvres postérieures des Dardenne, mais conserve des thèmes de renouvellement spirituel face à l'adversité. Rosetta (1 ) Trois ans après 1996, The Promise

, c'est avec

Rosetta que les frères Dardenne ont remporté la plus haute distinction du Festival de Cannes et la première Palme d'Or de leur carrière. Le film dépeint une tranche de la vie de Rosetta, âgée de dix-sept ans, interprétée par Emilie Dequenne, alors qu'elle lutte pour obtenir un emploi dans l'espoir de lui permettre de quitter sa mère alcoolique et d'atteindre une existence plus significative. C'est un conte sombre, dans lequel les circonstances imprévues contrarient à plusieurs reprises les meilleurs efforts du jeune protagoniste. Ce qui a impressionné la plupart des critiques et en fait un classique moderne aux yeux de beaucoup, c'est l'empathie qu'elle évoque par la rigueur néoréaliste stylistiquement détachée. Les Fils (2002) Un des meilleurs films de Roger Ebert Le Fils

(Le Fils) met en scène un collaborateur de longue date, Olivier Gourmet, Olivier, un menuisier qui affronte Francis (interprété par Morgan Marinne), un jeune apprenti poussé par son assistant social pour prendre sa place à l'atelier d'Olivier. Leur relation est dévoilée progressivement, mais la révéler ici priverait le film d'une grande partie de son mystère et de son pathétique.

Les Fils possède une écriture solide, faussement simple, implacable dans sa recherche de la dynamique de compréhension et de pardon. L'Enfant (2005) L'Enfant (L'Enfant) a placé les frères et soeurs dans le très petit club des deux fois Palme d'Or. L'exaltant, libre, pauvre (et même un sans-abri) et en grande partie amoral Bruno (Jérémie Renier) vit entièrement dans l'instant, gagnant de l'argent en se mêlant quotidiennement de la petite délinquance. Le drame débute lorsque Sonia (Deborah Francois), petite amie et mère de leur nouveau-né, apprend que Bruno a vendu l'enfant au marché noir. Au fur et à mesure que le film progresse, Bruno devient de plus en plus conscient de sa propre crise morale et spirituelle, marquant le début de l'ascension ascendante du personnage vers l'autoréflexion et l'acceptation de la culpabilité et du regret. Toute la tension accumulée est finalement libérée dans la dernière séquence poignante du film.

Lorna's Silence (2008)

Dans Lorna's Silence,

, les réalisateurs revisitent la vie des immigrés en Belgique, un premier sujet abordé dans le documentaire 1982

Lessons from a Fly . Lorna, interprétée par Arta Dobroshi, est une Albanaise de 30 ans qui rêve d'ouvrir un café avec son petit ami, Sokol. Les conséquences tragiques imprègnent ce drame subtil à partir du moment où Lorna accepte d'épouser un héroïnomane local afin d'obtenir la citoyenneté. Dans un sens, ce film place ses personnages sur le terrain, luttant contre les difficultés de la classe ouvrière et les défis moraux découlant de conditions économiques désespérées. Pour la première fois, ce scénario récompensé de Cannes introduit un nouveau voile de mystère, déplaçant hors de l'écran les parties significatives et climatiques du drame. Two Days, One Night (2014) Le dernier effort des réalisateurs C'était la première fois qu'ils enfreignaient la règle tacite de ne pas lancer des stars de cinéma célèbres. Installée à Seraing, Marion Cotillard interprète Sandra, une épouse et une mère travaillant dans une petite usine de panneaux solaires. L'intrigue met en mouvement une prémisse ingénieuse, excellemment exécutée sur papier et dans les performances de l'acteur, dans lequel Sandra risque d'être licenciée du lieu de travail à moins qu'elle n'arrive à convaincre ses collègues de travail d'abandonner une prime de 1000 euros au cours de un week-end. Les effets sont déchirants mais toujours traités avec une rare humanité compatissante et détachée.